A propos de l’article de Marc Flender intitulé « Pour qui roulent les polytechniciens ? » !

Denis OULES (64)


Sensible aux « libres propos » exprimés par notre jeune camarade Marc Flender dans le numéro de mai 2003, j’avais l’intention de lui répondre : non pas parce que mon engagement pour la création d’entreprises avec XMP-Entrepreneur était implicitement mis en cause dans son article (cf. mon article « Osons l’essaimage ! » pages 36 et 37 du numéro d’avril sur le thème « Créer des entreprises »), mais parce qu’il pose de bonnes questions, et que les commentaires dont il les accompagne sont parfois maladroits, masquant mal quelques préjugés, mais illustrent souvent fort à propos des interrogations hygiénistes.

J’avais caressé l’intention de vous écrire pour l’encourager dans l’ouverture d’un tel débat, en lui donnant quelques conseils de tolérance et de crédit d’intention…

Quelle n’a pas été ma surprise en lisant la réponse de Lionel Stoleru dans le numéro d’août/septembre, puis de Gérard Dréan dans le numéro d’octobre !


Lionel, dois je me présenter comme tu le fais (je suis fils de paysans très pauvres des monts de Lacaune entre Mazamet et Lodève, orienté par un professeur communiste et fils de mineurs de Carmaux, vers la préparation du concours d’entrée à Polytechnique dont mes parents ignoraient l’existence…) pour te dire combien je suis étonné par le ton de ta réponse à Marc ?

Je ne partage pas tes certitudes parce que, à l’échelle des millénaires (la vision philosophique de l’humanité il y a deux mille cinq cent ans était déjà très complète, avec les égyptiens Imhotep et Ptahhotep, Socrate et ses disciples grecs, Confucius et ses élèves asiatiques…), rien ne permet d’affirmer que le système économique libéral contemporain, lui-même enrichi par le droit concurrentiel européen en construction (que je défends) sera dans quelques siècles le système qui bénéficiera de la reconnaissance de nos descendants. Je ne partage pas, Lionel, ton refus de l’invitation au débat de Marc en limitant au communisme l’alternative au libéralisme : tu as bien invité Jacques Nikonoff, président du mouvement « Attac » dans un de tes récents petits déjeuners !


Gérard, j’ai apprécié ta volonté pédagogique exprimée dans un texte très long : mais comment peux tu espérer convaincre en agressant ton interlocuteur dès le premier paragraphe ? Un professeur ne doit il pas aimer les qualités de son élève pour lui communiquer son enthousiasme ? Franchement : Marc n’est pas inculte en économie ! Et je me demande si mes trois aînés de mes six enfants (dont l’un est camarade de promo à l’X de Marc) m’auraient écouté si je leur avais tenu ton discours ! Reconnais Gérard que (Dieu merci !), la richesse des relations entre les humains et tout ce qui fait notre attachement à notre vie d’hommes et de femmes ne repose pas que sur l’économie ; et tout ce qui a fait progresser l’humanité dans les millénaires précités n’est pas redevable à l’entreprise !


Sachons, Lionel, Gérard, Monsieur le Rédacteur en chef, faire preuve de tolérance, ouverture d’esprit et sens du dialogue en accueillant dans notre revue (qui est celle de tous les anciens élèves de l’école Polytechnique), les propos de Marc et de ceux qui comme lui, comme moi parfois, se posent des questions de bon sens et cherchent des réponses qui ne sont pas celles d’une idéologie, sans pour autant renier leurs origines et la reconnaissance au système éducatif ou sociétal qui leur a permis d’acquérir une conscience nouvelle et une certaine maturité. Pratiquons le doute constructif si cher à Spinoza, et dialoguons…


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